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C’est février et les cupidons pullulent. Entre une rangée de chocolats emballés dans des cœurs bien rouges et des bonbons à la cannelle qui brûlent la langue, c’est l’occasion de se demander: l’amour, est-ce que c’est bon pour la santé cognitive?  

Tomber en amour, nager dans les hormones

Si l’amour ne foudroie pas littéralement, il déverse toutefois un torrent d’hormones au cerveau. Dopamine, ocytocine, vasopressine se côtoient dans un cocktail plein de rebondissements.

Les mains moites, le cœur qui bat la chamade, la pluie de papillons au ventre… les premiers moments d’une relation amoureuse ressemblent étrangement à ce que l’on ressent dans une situation angoissante. Et ce n’est pas pour rien puisqu’à ses balbutiements l’amour excite plusieurs mécanismes qui existent dans notre cerveau: notamment ceux liés au plaisir, au stress et à la dépendance.

Mais qui dit « stress » ne dit pas forcément « mauvais pour la santé ». Si le cortisol, par exemple, a une bien mauvaise réputation — associé au stress, aux envies de sucres et au stockage de graisse —, à dose équilibrée, il régule les glucides et joue même un rôle anti-inflammatoire.

Qui plus est, des molécules comme la dopamine, associée à l’euphorie des débuts amoureux; l’ocytocine, surnommée affectueusement « hormone de l’attachement »; et la sérotonine, connue pour son action sur l’humeur et l’émotivité, procurent une sensation de bien-être qui contrebalance certainement le stress occasionné!

Après un certain temps en couple, il est normal de voir la passion s’estomper. Quand la relation s’approfondit, on a moins d’appréhensions devant la nouveauté, on se sent plus en sécurité, on prend nos aises. Alors, le stress diminue pour laisser toute la place au plaisir de liens plus solides au sein desquels on peut s’épanouir davantage.

L’amour comme liant social

Mais l’amour, l’amour, ce n’est pas juste une affaire de couple. C’est le sentiment qui donne de l’amplitude et du sens à nos relations sociales. Et un cerveau dans des situations sociales est un cerveau heureux!

Il faut dire que dès la naissance, c’est par la présence des autres autour de nous que l’on apprend et que l’on s’éveille au monde. En grandissant, notre famille, nos collègues, nos proches, nos enfants et même les gens qu’on croise au gré du hasard brassent notre conception du monde et stimulent nos idées.

Une vie sociale riche et heureuse, tissée dans des relations saines, ne fait pas que le bonheur du cerveau: elle a un effet protecteur sur une multitude de facettes de la santé.

On peut aisément déduire qu’un filet social solide réduit considérablement les risques de dépression et d’anxiété, et c’est prouvé scientifiquement. Mais il y a aussi un large corpus de recherches qui montre qu’un réseau sur lequel on peut compter réduit également les risques de maladies cardiovasculaires, d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), de diabète de type 2 et de mort prématurée.

Même d’un point de vue chimique, l’attachement pourrait favoriser une santé cognitive plus robuste. Selon une étude publiée en 2020, l’ocytocine aurait non seulement un effet bénéfique sur la mémoire et l’apprentissage, mais elle aurait renversé (chez des souris) les déficits cognitifs dus à l’accumulation de plaques bêta-amyloïdes (Aβ), dont on présume un parallèle avec la maladie de l’Alzheimer.

Peu importe le visage qu’il revêtit — famille, amitié, communauté et même les animaux qui partagent notre vie —, l’amour est au cœur de ce besoin irrépressible de liens qui allument notre cerveau et le gardent en santé plus longtemps.

 

Et vous, quel genre d’amour célébrerez-vous en ce mois de février?