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Si on a encore toutes ses dents à vingt ans, il faut tout de même que jeunesse se passe. Avec l’âge vient la sagesse et peut-être bien… plus de bonheur!

«Moi, j’y crois!», lance Mireille, qui a pris sa retraite de l’enseignement en 2021. Deux ans plus tard, elle savoure pleinement sa nouvelle vie: elle chante dans une chorale, participe au jardin communautaire du quartier, prend de grandes marches avec une amie, se gâte avec un beau voyage dans le Sud chaque hiver.

«Fini le stress, confie-t-elle. Maintenant, j’ai du temps pour moi ET pour mes proches.» Au-delà des activités, c’est le rythme de la retraite qui la comble le plus. «Il y a plus de douceur dans ma vie; je ne suis plus aussi pressée ni aussi fatiguée qu’avant. Maintenant, quand je m’occupe de mon petit-fils par exemple, j’en profite vraiment. C’est juste de la joie!».

Le sentiment de Mireille semble partagé par de plusieurs aîné·es, si on se fie à un sondage sur l’indice du bonheur Léger effectué en 2021. Les 55 ans et plus affichent un taux élevé (73,2), qui s’expliquerait surtout par la sécurité financière et l’abondance de temps libre. Finie la pression au travail! L’âge d’or, c’est le temps de se payer du bon temps!

Les gens avant l’argent

Une enquête de Statistique Canada, fondée sur des données de 2016, suggère que les 60 ans et plus sont davantage satisfait·es de leur vie que les 20 à 59 ans. Qu’est-ce qui comble les aîné·es? Le sentiment de sécurité, la qualité de l’environnement local et les relations personnelles. Le revenu n’est pas un facteur important, sauf chez les plus vulnérables. Fait à noter: pouvoir compter sur de l’aide en cas de besoin contribue aussi à ce sentiment.

Le mouvement de bascule vers le bonheur s’amorcerait dès la trentaine, d’après un sondage de la plateforme anglaise Friends United (2014). Plus de deux tiers (70 %) des 40 ans et plus déclaraient ne pas avoir été vraiment heureux avant d’avoir atteint 33 ans, âge à partir duquel l’angoisse face à l’avenir commencerait à s’estomper.

Ce qui compte dans la vie

La cloche du bonheur ne retentirait pas automatiquement lors d’un anniversaire précis, mais elle résonnerait de plus en plus fort en avançant en âge… La théorie du «U-Bend of Life» illustre parfaitement cette idée. L’enthousiasme caractérise souvent le début de l’âge adulte. Au fil des ans, les épreuves s’accumulent, le stress augmente, et ce jusqu’à la «crise de la quarantaine». Puis, en vieillissant, le bien-être tend à prendre de plus en plus de place… Une hypothèse: les personnes âgées sont plus sages et savent ce qui compte dans la vie.

Il reste encore beaucoup à faire pour comprendre le phénomène du bonheur. Quels sont les facteurs clés qui agissent sur le bien-être des aîné·es en lien avec leur milieu de vie? Une nouvelle étude de l’Université de Sherbrooke fera le point sur la question. Deux mille (2000) aîné·es y partageront leur expérience… et probablement quelques secrets pour cultiver sa joie.

Et vous, avez-vous atteint l’âge du bonheur?